Rimouski, le 2 novembre 2017

Objet: Attribution d’une bourse TÉNACITÉ – Remerciements

Bonjour M. Melançon,

Par la présente, je voudrais vous remercier d’avoir retenu ma candidature pour la bourse TÉNACITÉ, décernée par la Fondation Francis et Geneviève Melançon.

Sans reprendre ici tous les éléments présentés dans ma lettre de candidature, j’aimerais vous redire que les choix auxquels font face les étudiants gradués sont souvent déchirants. En effet, la progression des études doctorales exige une véritable immersion dans le monde académique. Cette immersion est parfois d’une telle profondeur que certains peinent à émerger, comme en font foi de nombreuses études sur la détresse chez les étudiants gradués. À l’intérieur même de la vie académique, des choix difficiles doivent encore être faits. Ma lettre de candidature faisait état, entre autre, de la grande valeur qui est accordées aux publications scientifiques au détriment de l’implication dans la formation continue des professionnelles. Par ailleurs, si la pression académique est forte, la pression familiale l’est tout autant pour qu’on émerge à temps pour la préparation du souper! Entre tous ces pôles, j’ai toujours cherché à ce que mes études se déroulent dans le plaisir et de façon équilibrée. Aussi, l’attribution de cette bourse revêt pour moi un sens particulier en ce qu’elle me confirme que les choix faits, tant pour ma famille que pour mes études, peuvent avoir de la valeur aux yeux de certains.

J’aimerais aussi souligner l’importance, pour les étudiants gradués, qu’a la reconnaissance par des fondations comme celle que vous présidez. Tel qu’expliqué dans ma lettre de candidature, il est souvent difficile pour les infirmières et infirmiers d’entrer dans le « cercle vicieux du financement», et à plus forte raison pour celles et ceux ayant de jeune famille. Dans ce cercle, le financement est attribué en regard de la progression.

Mais amorcer cette progression est difficile sans financement, puisqu’elle nécessite alors un saut dans le vide, par exemple en prenant un congé sans solde de notre emploi clinique. Il va sans dire que ce choix est alors imposé à toute la famille.

Bien entendu, la réception d’une bourse entraîne, chez le récipiendaire, une forme d’engagement moral de mener à bien le projet d’étude. Ainsi, l’expression « donner au suivant» s’applique parce qu’elle suggère de redonner quelque chose à la société, par le biais des connaissances produites. Dans mon cas, cela se traduira par 1) des connaissances sur la stigmatisation vécue par les personnes vivant avec le VIH lorsqu’elles fréquentent des milieux de soins non spécialisés, 2) des connaissances sur le vécu des infirmières de ces milieux quant aux différentes émotions (telles que la peur) qu’elles ressentent lorsqu’elles doivent prodiguer des soins aux personnes vivant avec le VIH, et 3) une éventuelle compréhension mutuelle de ces protagonistes, au bénéfice des personnes vivant avec ou étant à risque de contracter le VIH.

Mais au-delà de cet engagement plus académique, j’aimerais plutôt donner un sens plus personnel à l’expression« donner au suivant». Quelques professeurs soutiennent de façon très explicite l’importance du plaisir et de l’équilibre lors des études graduées. Ils marquent ainsi profondément leurs étudiants. J’ai eu la très grande chance d’en côtoyer quelques-uns, desquels j’ai appris beaucoup plus qu’ils ne le croient probablement. En reconnaissance de la bourse obtenue,j’aimerais m’engager à faire de mon mieux pour leur ressembler, lorsque viendra mon tour de diriger des étudiants aux études supérieures.

Encore une fois, je vous remercie d’avoir retenu ma candidature pour la bourse TÉNACITÉ. J’espère avoir l’occasion de vous rencontrer lors de la cérémonie de remise des bourses en mars 2018.

D’ici là,je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués,

Jérôme Pelletier, inf. M. Sc.
Étudiant au doctorat en sciences infirmières Faculté des sciences infirmières,
Université Laval